Les Foulées des termes 22,2Km

Ce sera ma seconde participation à cette course, la première fois c'était il y a 2 ans. J'avais réalisé un super chrono en moins de 2H00 (1H59'52" avec 10,9 Km/h de moyenne).  A cette époque, je m'étais dis que si je n'avais pas craqué dans les derniers kilomètres, j'aurais encore pu améliorer ce chrono.
Mais ça, c'était à l'époque!! Aujourd'hui, on ne va pas jouer dans la même cour.

Je ne suis toujours pas correctement entraîné, j'ai une grosse appréhension à courir les 22,2 km de ce parcours qui a été légèrement modifié. Je me suis donné comme ligne de conduite de partir lentement pour tenter de conserver ce rythme sur toute la distance.

La météo du jour n'est pas très clémente, il y a beaucoup de vent et une tendance orageuse bien prononcée.
Je me présente au départ pour retirer mon dossard, l'organisation est au top, il y a beaucoup de bénévoles donc aucune attente.

Je salue au passage le Club Ouest Essonne Athlétisme qui organise cet événement ainsi que la Casse-pattes (un petit trail urbain, bien sympa). C'est le club d'athlétisme de ma commune, peut-être qu'un jour je les rejoindrai, affaire à suivre...

La course :

Je me place un peu en retrait de la ligne de départ, car je sais que je vais partir "tranquille". A ma grande surprise Aurélie est venu me soutenir avec Axel (mon aîné), ils me souhaitent bon courage. A ce moment là, je suis assez détendu et je reste persuadé qu'en partant tranquille je vais absorber cette distance en mode sortie longue. De plus, le ciel s'est dégagé et cela annonce de bonnes conditions de courses.

• 0Km-5Km (entrée en matière)

Le premier kilomètre est légèrement en côte, je vais donc y aller pèpère. Je me rends compte que je me fais dépasser de toutes parts... Tout le monde me dépose, surtout que le départ est commun aux deux distances (9.5Km et 22.2Km) ; je reste persuadé qu'en tenant ce petit rythme, je finirai bien par les rattraper. Je franchis ce 1er Km en 6min.

Je commence à trouver mon rythme de 10Km/h, je continue à me faire dépasser mais je reste concentré sur mon allure. Je passe au 5km en 29'46.

• 5Km-10Km (Dans le vif du sujet)

La suite du parcours est vallonné, nous sommes dans les bois de Forges-Les-Bains et avec la quantité d'eau qui est tombée le sol est détrempé. Il y a de la boue partout, je suis même tombé dans une descente, rien de grave, une bonne rigolade et ça repart. Juste après cette chute, une grosse côte couverte de boue, tout le peloton l'a déjà passée, je vous laisse imaginer... Tout le monde la franchit en marchant, et même comme ça beaucoup de coureurs glissent.
Ça y est, il y a la séparation entre les 2 distances, le 9,5km rentre à Forges et nous le 22Km on s'en éloigne et on part plein champs. C'est à ce moment où l'on dispose d'une meilleure vue sur la course, je peux voir une petite dizaine de coureurs devant moi, sur près de 1km et tout autant derrière.

Je franchis le 10 Km en 1H02', j'ai réussi à maintenir mon allure de près de 10Km/h, mais je ne me sens pas super à l'aise pour la suite. J'arrive au ravitaillement, je bois un verre et prends un morceau de chocolat et repars aussitôt.

• 10Km-17Km (Rien ne va plus)

Juste à la sortie du ravitaillement, on passe au-dessus de l'autoroute et on part encore plein champs.
Tout au long du parcours, les bénévoles sont très agréables, ils nous encouragent et nous soutiennent.
Je suis en train de manger mon chocolat, et je commence à avoir la pâteuse, l'envie de boire. Mais je sais que le prochain verre d'eau sera dans 5 à 6 Km.
J'enchaîne les kilomètres entre les champs et le long des bois, le temps est toujours aussi agréable, il faut juste rester vigilant car le sol est un peu technique (des petits sauts pour franchir les ornières).
Je commence à me faire remonter par quelques coureurs, mais rien de bien méchant. Mais c'est jamais bon pour le moral. 
J'arrive au 13ème Km en 1H20, je maintiens mon 10Km/h.
Je décide alors de manger ma barre énergétique en marchant... J'avais décidé de la prendre à ce moment de la course, mais je n'ai toujours pas d'eau.
Je récupère tranquille, je me fais dépasser par 3 ou 4 coureurs, j'ai vraiment l'impression qu'ils n'avancent pas.
Je repars en suivant l'un deux, mais j'ai du mal à prendre mon rythme, je force, je ne suis pas à l'aise et la tortue devant moi s'éloigne. J'essaie d'en faire abstraction et de reprendre mes esprits, me concentrer sur la distance (ménager sa monture).
Les 4 prochains km se feront dans la douleur, je n'avance pas, je ne sais pas ce que j'ai. J'ai certes un peu mal au jambes, mais rien de bien grave. Mon souffle n'est pas court, mon cardio n'est pas dans le rouge. Mais c'est une réalité, je n'ai plus de carburant...
Km14 : 7'11"
Km15 : 6'19"
Km16 : 6'44"
Km17: 7'29" 
Temps de course : 1H45' (les secondes sont maintenant dérisoires)

Et enfin arrive le ravitaillement, je ne l'attendais plus, ça fait au moins 2 km qu'à chaque croisement j'espérais le voir. J'y engloutis 3 verres d'eau  et une tranche de bananes (je me régale de ce petit bout de banane ; j'aurais du en prendre un peu plus...). Allez encore 5 km et l'arrivée!!!!

• 17Km à l'arrivée (l’effondrement)

Les 5 km restants sont à effectuer sur un parcours que je connais très bien, je le pratique quasiment chaque semaine. Il n'y a pas beaucoup de difficultés, mais le problème ne vient pas du parcours mais du coureur.

Je repars en n'ayant toujours pas retrouvé ma foulée, je peine et n'avance plus. J'aurais espéré que le ravitaillement m'aie mis un coup de fouet, pour repartir un peu mieux. Mais rien de tout ça, je ne vous parle même plus du grand nombres de coureurs qui m'ont dépassé et que je n'ai jamais revus.
Il y a même un bénévole qui me motive pour allonger car la nuit tombe, il est près de 20H00.
Je sors enfin du bois, au 19km en 2H03', et il ne reste que de la légère descente pour redescendre sur Forges-Les-Bains.
Mais à ce moment, j'ai le moral qui flanche, je vois un coureur au loin qui marche. Alors je marche... Pourtant je suis sûr que je pouvais et devais continuer à courir. J'alterne la marche et la course à 8km/h, je suis dans le dur!!! Heureusement que le terrain est descendant... 
Le ciel s'assombrit encore un peu plus, ce n'était pas la nuit qui tombait mais c'était bien un gros orage qui nous menaçait.
Il n'y a plus personne devant moi, il reste un coureur à 200m derrière. Je n'arrive pas à me motiver à courir, donc je marche.
Un bénévole m'encourage et je reprends la course, je ne suis plus qu'à 500m de l'arrivée quand les premières gouttes commencent à tomber.
A 200m de l'arrivée c'est de la grêle qui tombe, je suis détrempé et transit par le froid, je ne peux m’empêcher de marcher une nouvelle fois. Il y a un bénévole qui se fait lui aussi détrempé et qui bloque la route pour moi qui marche. Je serre les dents et reprends la petite foulée.
Je rentre dans les jardins de la marie sous une pluie battante, j'ai une pensée pour mes proches qui m'attendent à l'arrivée.
On fait un petit tout de mairie et une nouvelle petite côte pour rejoindre l'arrivée (il me reste 100m).
Je remarche!!
Et là, on me cri dessus :  "MARCHE PAS DEVANT TON FILS, T'AS PAS LE DROIT!!!"
Je lève la tête et entre la pluie je discerne Aurélie, Axel et Jean-Jean sous un sapin qui me motivent pour les derniers mètres. 
Je reprends la foulée pour franchir la ligne en 2H25'21".
J'attends sous la pluie battante que l'on me prenne mon dossard et que l'on me donne mon débardeur de la course. Je suis vidé, j'ai du mal à parler, il faut que je m'assoie.

Je suis assailli de questiond par mon fils : "pourquoi tu marches Papa???"
"Papa était très fatigué", et je ne lui mentais pas!!! Je mettrais bien 5 bonnes minutes à redescendre pour retrouver mes esprits.

Je finis 140eme/149 en 2H25'21", c'est indéniablement une contre performance,  j'ai perdu 25 min en 2 ans...

Bilan :

Même si je n'étais pas venu pour réaliser un bon temps, cette course est un véritable échec. Il faut se rende à l'évidence qu'il me manque un gros volume de foncier pour prendre du plaisir sur cette distance.
Le semi-marathon des lions m'avait un peu mis en garde, j'avais craqué sur la fin, mais je ne pensais pas exploser comme ça.
C'est la seconde course faite en soirée et c'est ma 2ème course qui se déroule mal, je suis peut être un coureur du matin.
Toujours est-il que je vais me focaliser pour essayer de faire du foncier (du temps de course, peu importe l'allure) ces trois prochaines semaines et en fonction des résultats je m'inscrirai ou non à une course.